« Un américain en enfer », écrit par Melvin Van Peebles, est une oeuvre qui met en scène une réimagination de l’enfer où les privilèges raciaux sont inversés par rapport à la société américaine du 20ème siècle. Le protagoniste, un jeune Noir américain nommé Abe, meurt à l’âge de 27 ans après une vie marquée par la misère, l’injustice et la prison. Dans cet enfer, les Noirs sont privilégiés par rapport aux Blancs, une circonstance mise en place pour augmenter la souffrance des Blancs. Abe profite de cet éternel séjour pour s’éduquer et tenter de comprendre pourquoi le rêve américain est resté inachevé pour lui et pour tant d’autres1.
un lieu qui n’est pas pire que le monde des vivants
Le roman explore également la rencontre d’Abe avec un autre personnage, Dave, un homme blanc qui est également mort tragiquement. Ensemble, ils alimentent les flammes de l’enfer, un lieu qui n’est pas pire que le monde des vivants, surtout pour les Noirs. L’enfer est décrit comme un lieu où les Américains blancs sont discriminés, alimentant ainsi les « compteurs de désespoir ». Dans cet enfer, Abe a l’occasion de rencontrer des gens intéressants, de chanter des negro-spirituals, et même d’étudier, ce qui est présenté comme une punition car l’éducation est vue comme une source de malheur2.

Le tournant du récit survient lorsque l’enfer commence à avoir des problèmes d’accueil avec le début de la Seconde Guerre mondiale, symbolisée par un jeu de poker dans lequel les vies humaines sont les enjeux. Le diable, n’étant pas un mauvais bougre, autorise Abe et Dave à retourner sur terre pour tenter à nouveau leur chance. De retour sur le lieu de leur trépas respectif, ils sont confrontés à des défis, surtout Abe qui doit à nouveau faire face au racisme et à la ségrégation. Les lois de ségrégation sont encore en vigueur, en particulier dans le Sud des États-Unis, et les mentalités n’ont pas évolué. Abe finit par s’impliquer dans le mouvement des « Freedom Rides » qui vise à dénoncer la ségrégation dans les transports3.
« Un américain en enfer » est un conte populaire iconoclaste et amer sur l’Amérique des années 1976 et d’aujourd’hui. Le roman souligne l’échec du rêve américain qui est rongé par le racisme et la ségrégation, rendant presque vivable l’enfer en prenant le parti des opprimés contre leurs oppresseurs. La vision finale du livre est que l’homme est intrinsèquement malveillant et que le potentiel de méchanceté qui réside dans son esprit reste à explorer45.
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